L’AJIQ braque les projecteurs sur ses membres. Huitième portrait de cette série : Émélie Rivard-Boudreau, une journaliste, auteure et réalisatrice qui a l’Abitibi tatoué sur le cœur.
Émélie Rivard-Boudreau se définit comme une spécialiste de « sa » région : l’Abitibi. « J’ai toujours vendu mon expertise de cette manière », affirme la journaliste indépendante basée à Val-d’Or. Depuis 2012, elle multiplie les collaborations dans la presse écrite québécoise – La Terre de chez nous, La Gazette des femmes, La Presse, Le Journal de Montréal… – sans déroger de ce souci de raconter les réalités des quelque 150 000 habitants de la pointe ouest du Québec. « Des personnages et projets inspirants, on n’en manque pas ici. »
Dans les dernières années, la membre régulière de l’AJIQ a focalisé son attention sur des histoires abitibiennes qui méritent, selon elle, un traitement plus approfondi que celui commandé par l’actualité. En 2022, elle a par exemple co-réalisé le balado Château Inn, du nom d’un bar et hôtel légendaire du centre-ville de la 3e avenue de Val-d’Or qui est aujourd’hui disparu. Elle vient de remporter le prix de Réalisation de l’année remise au gala Rayon C de la Ville de Val-d’Or pour ce projet qui comprenait aussi une exposition et un site Web.
Émélie Rivard-Boudreau | Wikimedia Commons, Erbvdat
PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE
« L’écriture et la réalisation documentaire me permettent de travailler dans une autre temporalité. C’est une manière de décliner ma recherche en plusieurs contenus », explique celle qui planche sur des projets de livre à saveur historique, de film documentaire et de bande dessinée documentaire en partenariat avec des spécialistes de ces différents médiums. Ces collaborations lui ont d’ailleurs valu d’être reconnue par le Conseil des arts et des lettres du Québec. « Tout cela peut sembler éparpillé, mais ce n’est pas le cas! Je prends un grand plaisir à trouver le bon format pour la bonne histoire. »
Ce nouveau virage dans la carrière d’Émélie Rivard-Boudreau lui permet d’épouser un modèle d’affaires qui emprunte largement au monde de la culture. Un modèle, il faut le dire, en rupture avec celui plus conventionnel qui consiste à aligner des commandes de quelques feuillets par-ci, par-là. « Il y a tellement de moyens de valoriser une même idée à plusieurs reprises. Comme pigiste, il faut travailler intelligemment afin d’espérer pouvoir vivre décemment de son métier, mais aussi pour relever de nouveaux défis professionnels », estime-t-elle.