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J’irai où mon kodak ira

By 17 février 2023Actualités

L’AJIQ braque les projecteurs sur ses membres. Septième portrait de cette série : Adrienne Surprenant, une photojournaliste indépendante tournée vers l’international.

La photojournaliste indépendante Adrienne Surprenant pratique son métier aux quatre coins du globe pour le compte de grands titres de la presse internationale, comme The Washington Post, The Guardian et Le Monde. Malgré tout, elle garde un fort attachement pour le Québec. « Je trouve cela important de continuer à publier dans des médias d’ici, de rejoindre la société qui m’a vu naître et grandir », confie la jeune trentenaire en entrevue en direct de Kericho, au Kenya, où elle bossait d’ailleurs pour le compte du quotidien Le Devoir, au début février.

Cette ouverture vers l’étranger s’est faite dès le début de la carrière de celle qui, enfant de journalistes, nourrit depuis toujours une grande curiosité. Et pour cause : il s’agissait pour cette membre régulière de l’AJIQ d’assouvir cette soif insatiable d’apprendre et de connaître tout en gagnant décemment sa vie derrière son appareil photo. « Les médias du Québec peinent à financer des reportages à l’international. De plus, il y a plusieurs contraintes logistiques inhérentes au fait d’opérer à partir de Montréal, notamment en ce qui a trait aux billets d’avion et aux visas », déplore celle qui est basée en France.

Adrienne Surprenant | Portrait par Sébastien Riotto, 2022

ENSEMBLE, ON VA PLUS LOIN

La carrière d’Adrienne Surprenant se résume en une rafale de projets depuis son premier réalisé au Nicaragua, en 2014 et 2015. Jusqu’en 2021, elle navigue entre divers pays de l’Afrique subsaharienne pour y raconter des histoires sur l’identité, la santé mentale, les droits de la personne et l’environnement. Dans les derniers mois, c’est la couverture du conflit en Ukraine qui l’a gardée occupée – elle y était à peine quelques jours après le déclenchement des hostilités. Pas mal pour une photographe formée de manière conventionnelle, en faisant « du studio, de la mode, mais peu de documentaire ».

Son expérience, elle l’a surtout acquise sur le terrain, une étape à la fois. Avec le temps, elle a développé une seconde nature pour bien jauger les risques du métier de photographe de guerre. « Je ne pense pas que j’aurais été en Ukraine sans avoir préalablement travaillé en Centrafrique et au Soudan du Sud. Je suis très redevable envers les collègues que j’ai côtoyés au fil de mes mandats et au contact de qui j’ai beaucoup appris », témoigne celle qui a récemment reçu le Prix Françoise Demulder pour les femmes photojournalistes décerné notamment par le ministère français de la Culture.

Fait intéressant : Adrienne Surprenant a rejoint depuis peu l’Agence MYOP, un collectif de photographes « qui confrontent leurs visions de la photographie contemporaine et leurs interrogations sur le monde d’aujourd’hui à travers les histoires qu’ils racontent », peut-on lire sur son site Web. Selon la principale intéressée, cette « force d’un groupe » contribue à enrichir sa propre démarche. « Être indépendant ne veut pas forcément dire d’être solitaire. J’adore rentrer en contact avec le bon journalisme produit par mes pairs ; c’est ce qui me donne la force de continuer à moi-même en faire. »

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